
Alors que la fin des travaux devait permettre à la circulation de reprendre son cours normal sur la départementale D65, le rond-point qui assure la jonction avec la nationale 27 a décidé de ne pas reprendre le travail.
A notre arrivée, une longue file de voiture nous empêche de nous approcher du rond-point. Les gendarmes essayent de réguler la circulation malgré le mécontentement des usagers : « toujours en train de se plaindre ces rond-points ! Ils ont juste des voitures à faire tourner ! Bande de feignants ! » s’exclame une automobiliste en
klaxonnant frénétiquement.
Un peu plus tôt dans la journée, le rond-point expliquait à nos confrères de la presse locale que son réaménagement avait été effectué sans son accord. Il estime que sa sécurité ainsi que celle des usagers n’est plus assurée, en particulier à cause de l’œuvre d’art qui a été installée en son centre et qu’il qualifie de « véritable bouse ».
Un peu embarrassé, le directeur de la DDE a expliqué que c’est la femme du préfet, plasticienne amateure, qui s’est proposée pour apporter une touche de fantaisie au réaménagement, provoquant un regain d’énervement du rond-point : « ça lui plairait à la préfète qu’on lui plante des tubes en plastique dans le derche ?! Des tubes rose fluo en plus ! Comment voulez-vous que les conducteurs se concentrent sur la route !? »
Ce n’est pas là première fois qu’un rond-point exprime son mécontentement. On se souvient que pendant la révolte des gilets jaunes, de nombreux giratoires avaient été malmenés, notamment lors de l’expulsion des manifestants par les CRS.
L’installation de cette œuvre d’art semble être l’offense de trop puisqu’un collectif de rond-point a prévu de descendre les Champs-Elysées samedi prochain pour, selon leur porte-parole, « faire bouger les consciences ». Le rond-point de l’Arc de triomphe a déclaré ne pas vouloir être mêlé à cette manifestation, incitant même ses confrères à « rester dans leur province boueuse pour assurer la circulation des charrettes et des tracteurs ».