
« D’après nos prévisions, on se dirigerait vers un armistice en juin 2028 ». C’est par ces propos que Julian Coventry, en charge de l’analyse prospective à l’ONU, débute notre entretien. « On n’est plus au moyen-âge avec les guerres de 100 ans ! En 4 ans ça devrait être plié. Si ça devait traîner en longueur, quelques ogives nucléaires et l’humanité repartira sur un nouveau projet, enfin ce qu’il en restera »
Nous sortons de son bureau pour visiter le laboratoire dans lequel des chercheurs tentent de prédire l’avenir. « Cette unité tente de deviner la date précise à laquelle disparaîtra le dernier centimètre carré de banquise. Quant à cette chercheuse, elle est sur le point de déterminer au jour près le début de la 27ème vague de covid sur les îles Galapagos »
C’est alors que nous arrivons devant un gigantesque ordinateur géré par une intelligence artificielle. Julian Coventry nous explique que sa base de données est alimentée quotidiennement par des millions d’informations très diverses telles que la taille moyenne des soldats cambodgiens, le prix du baril en franc CFA, les déclarations des responsables politiques, etc… « La dernière fois que Marlène Schiappa a twitté, il a fallu faire un reset. Quand deux intelligences artificielles se rencontrent, ça cause des dégâts ».
Consciente que toutes ces prospectives peuvent paraître rébarbatives, l’équipe de Julian développe actuellement une appli pour intéresser le grand public à cette 3ème guerre mondiale. « En tapant votre adresse, vous pourrez savoir si votre quartier sera bombardé. Il faut que ça soit ludique pour que les gens se sentent concernés »
Au moment de nous quitter, nous essayons d’en savoir un peu plus sur les détails de cette future guerre, mais notre interlocuteur se montre inflexible : « tout ce que je peux vous dire c’est qu’il n’y aura pas de génocide, très peu d’enfants tués. On se dirige vers une guerre relativement propre »