
Afin de répondre aux attentes de ses lecteurs les plus intrépides, le Routard a écumé les quartiers les plus « caliente » d’Amérique du Sud. Petit tour d’horizon des coupe-gorges les mieux notés.
- A l’angle de la calle de la muerte et de l’avenida Pablo Escobar, vous dégusterez chez Roberto les meilleurs tacos de Bogota. Après 20 ans passés chez les FARC à cuisiner des otages dans la jungle, Roberto est enfin passé derrière les fourneaux ! Même s’il s’est bien adapté au confort de la ville, il épluche encore les oignons à la machette et hache la viande à l’explosif. Ne partez pas sans avoir commandé un café gourmand ! A défaut de combler les narines les plus expertes, ce cocktail survitaminé vous sera indispensable pour crapahuter dans les rues pentues de la capitale colombienne.
- La meilleure période pour se rendre dans les quartiers nord de Caracas se situe au début du mois de Mars pour la fête de la « vierge maudite ». C’est lors de cette fête que les garçons de 14 ans suivent un rite initiatique durant lequel ils doivent tuer l’un des leurs à mains nues. Le gagnant de cette bagarre fratricide doit alors choisir sa femme parmi les vierges du clan afin d’assurer sa descendance. Une paternité loin d’être prématurée dans un quartier où l’espérance de vie atteint péniblement les 24 ans ! Les bénéfices générés par les paris clandestins sont reversés aux veuves du clan pour les aider à nourrir leurs enfants. Le montant des mises a donc un impact direct sur la forme des combattants, pensez-y !
- Ne soyez pas étonnés si vous croisez des argentins s’exprimant dans un mélange d’espagnol et de patois bavarois car de nombreux nazis ont trouvé refuge à Buenos Aires après la seconde guerre mondiale. Si par le passé les anciens SS se laissaient photographier avec les touristes nostalgiques du 3ème reich, les progrès en reconnaissance faciale ont changé la donne puisque la prescription n’a toujours pas été levée pour les crimes nazis. Si durant votre périple vous faites étape à « la taverna d’Adolfo », nous vous déconseillons fortement de tenter un selfie avec le patron. Des cadavres ont récemment été retrouvés avec une croix gammée gravée sur le front. Vous voilà prévenus !
- Rio de Janeiro, son Pain de sucre, ses plages de sable fin et ses favelas. Focus sur l’une d’entre elles, la favela Santa Pillosa. L’office de tourisme aime mettre en avant le caractère pieux de ses habitants pour expliquer l’origine de son nom, mais le pillage systématique des cars de touristes pourrait en être la cause. Il est en effet peu probable qu’une prière suffise à vous prémunir de la perte de vos bijoux et de votre smartphone. Si le vol à l’arrachée a fait la renommée du quartier, le taux de délinquance connaît une baisse constante à cause de la gentrification. Santa Pillosa serait-elle victime de son succès ? Il semblerait car depuis que la municipalité est passée à gauche, les cabanes en tôle ondulée tendent à être remplacées par des logements sociaux. Ne tardez pas à vous y rendre !
- Si vous avez le mal du pays, le Routard vous propose d’aller vous promener dans les faubourgs de Cayenne ! Avec un taux de criminalité trois fois supérieur à celui de la Seine-Saint-Denis, la préfecture de Guyane n’a rien à envier à ses voisines sud-américaines ! Quoi de plus pittoresque que de se faire agresser dans sa langue natale à 7000 kms de Paris !? Plusieurs agences de voyage proposent des excursions pour visiter les mines d’or illégales qui pullulent le long de la frontière brésilienne. Si vous portez une dent en or, laissez-la en métropole ! Les orpailleurs travaillant parfois des mois entiers sans entrevoir la moindre pépite, ils ne s’embarrasseront pas d’une anesthésie locale pour s’attaquer à votre dentition.
