
Inconsolable. C’est le mot que les parents de la petite Maëlys ont employé pour définir l’état de leur fillette lors de leur appel aux urgences pédiatriques. Dans un service en sous-effectif, le médecin de garde trouvera les mots tout en ouvrant la trachée d’un nourrisson pour en extraire la tête d’un playmobil. « Je ne pouvais pas rester insensible à un enfant qui ne croit plus au Père Noël » témoignera-t-il.
Une fois l’hémorragie de larmes stoppée, les parents de Maëlys tentent de prendre la mesure des séquelles provoquées par le drame. Comment se remettra-t-elle d’une sortie de l’enfance aussi brutale ? Quelle sera sa réaction quand elle découvrira que ses jouets sont fabriqués par d’autres enfants ? Difficile d’y répondre car la fillette s’est réfugiée dans le silence.
Pourtant, « Tonton Pascal » avait suivi la même préparation que les années précédentes pour ce rôle qui lui tenait tant à coeur. Lui qui se déguisait en Père Noël pour la quatrième année consécutive était rôdé à l’exercice : assouplissements, déclamation de « ho ho ho » devant la glace, et un verre de scotch pour se fondre dans la peau du personnage. Peut-être le verre de trop. Alors que la distribution de cadeaux bat son plein, la fausse barbe de Pascal se décroche laissant apparaître une dentition anarchique qui ne laisse aucun doute à Maëlys. « Ça s’est joué à peu de choses, j’avais rdv chez le dentiste le 29 » lancera-t-il dans un souffle, les larmes aux yeux.
« Je lui avais acheté une barbe neuve, l’ancienne avait failli se décoller l’année dernière ! En plus elle était tâchée de vin rouge » fulmine la sœur de Pascal tandis que le malheureux tente de relativiser : « y a pas une expression blanc et rouge rien ne bouge, bonnet rouge bonnet blanc, un truc dans ce genre ?! »
Afin que le petit Timéo ne traverse pas la même épreuve que sa grande sœur en 2024, leurs parents on décidé de confier le rôle du Père Noël à un intermittent du spectacle et la distribution des cadeaux aura lieu le matin du 25, avant l’apéro.
Trois jours après le drame, Maëlys n’a toujours pas retrouvé la parole. Elle s’exprime en dessinant inlassablement la même scène : un homme qui poignarde le Père Noël. La dentition de l’assassin ne laisse aucun doute quant à son identité.