7 juillet 2025

Afin de répondre aux attentes de ses lecteurs les plus intrépides, le Routard a écumé les quartiers les plus « caliente » d’Amérique du Sud. Petit tour d’horizon des coupe-gorges les mieux notés.

– A l’angle de la calle de la muerte et de l’avenida Pablo Escobar, vous dégusterez chez Roberto les meilleurs tacos de Bogota. Après 20 ans passés chez les FARC à cuisiner des otages dans la jungle, Roberto est enfin passé derrière les fourneaux ! Même s’il s’est bien adapté au confort de la ville, il épluche encore les oignons à la machette et hache la viande à l’explosif. Ne partez pas sans avoir commandé un café gourmand ! A défaut de combler les narines les plus expertes, ce cocktail survitaminé vous sera indispensable pour crapahuter dans les rues pentues de la capitale colombienne.

– La meilleure période pour se rendre dans les quartiers nord de Caracas se situe au début du mois de Mars pour la fête de la « vierge maudite ». C’est lors de cette fête que les garçons de 14 ans suivent un rite initiatique durant lequel ils doivent tuer l’un des leurs à mains nues. Le gagnant de cette bagarre fratricide doit alors choisir sa femme parmi les vierges du clan afin d’assurer sa descendance. Une paternité loin d’être prématurée dans un quartier où l’espérance de vie atteint péniblement les 24 ans ! Les bénéfices des paris organisés en marge des combats sont reversés aux veuves du clan pour les aider à nourrir leurs enfants. Le montant des mises a donc un impact direct sur la forme des combattants et la qualité du spectacle, pensez-y !

– Il est de notoriété publique que de nombreux nazis aient trouvé refuge en Argentine après la seconde guerre mondiale. Il est donc assez fréquent de croiser des argentins blonds aux yeux bleus s’exprimant dans un dialecte mêlant la langue de Cervantès au patois bavarois dans la banlieue de Buenos Aires. Cependant, si par le passé les anciens SS se laissaient volontiers photographier avec les touristes nostalgiques du 3ème reich, les progrès technologiques en matière de reconnaissance faciale ont changé la donne puisque la prescription n’a toujours pas été levée pour les crimes nazis. Si durant votre périple vous faites étape à « la taverna d’Adolfo », nous vous déconseillons fortement de tenter un selfie avec la patron. Des cadavres ont récemment été retrouvés avec une croix gammée gravée sur le front. Vous voilà prévenus !

– Rio de Janeiro, son Pain de sucre, ses plages de sable fin et ses favelas. Focus sur l’une d’entre elles, la favela Santa Pillosa. Si l’office de tourisme préfère mettre en avant le caractère pieux de ses habitants pour expliquer l’origine de son nom, les mauvaises langues vous diront que le pillage systématique des cars de touristes n’y est pas étranger, à vous de juger. Néanmoins, il est peu probable qu’une prière suffise à vous prémunir de la perte de vos bijoux et de votre smartphone. Si le vol à l’arrachée a fait la renommée du quartier, le taux de délinquance connaît une baisse constante à cause de la gentrification. Santa Pillosa serait-elle victime de son succès ? Il semblerait car depuis que la municipalité est passée à gauche, les cabanes en tôle ondulée tendent à être remplacées par des logements sociaux. Ne tardez pas à vous y rendre !

– Si vous avez le mal du pays, le Routard vous propose d’aller vous promener dans les faubourgs de Cayenne ! Avec un taux de criminalité trois fois supérieur à celui de Seine-Saint-Denis, la préfecture de la Guyane n’a rien à envier à ses voisines sud-américaines ! Quoi de plus pittoresque que de se faire agresser dans sa langue natale à 7000 kms de Paris !? Plusieurs agences de voyage proposent des excursions pour visiter l’une des nombreuses mines d’or illégales qui pullulent le long de la frontière brésilienne. Si vous portez une dent en or, laissez la en métropole ! Les orpailleurs travaillant parfois des mois entiers sans entrevoir le moindre milligramme, il est peu probable qu’ils prennent le temps de pratiquer une anesthésie locale pour s’attaquer à votre dentition.

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