C’est à un fleuriste d’un quartier populaire de Marseille que l’on doit cette initiative. « L’année dernière j’ai surpris des gamins arracher des pétales pour les offrir à leur maman, ça m’a fendu le coeur. Pour leur éviter de se rabaisser à les voler, cette année je vendrais les pétales à l’unité ».
Même si le prix du pétale de rose a été fixé à 50 centimes, la somme reste conséquente pour les bourses les plus modestes. Conscient du problème, notre fleuriste a prévu de proposer des facilités de paiement à ses clients : « 10 centimes par mois avec un TAEG fixe de 8 %, ou 5 centimes par mois avec un taux variable indexé sur l’inflation » nous explique-t-il. Afin de dissuader toute tentative de vol, un vigile armé d’une kalachnikov sera embauché le temps du week-end.
Du côté de la mairie, on craint que ces problèmes de pouvoir d’achat poussent certains marseillais à se servir directement dans les espaces verts. Aussi, les employés municipaux ont reçu l’ordre de déterrer les fleurs de tous les ronds-points et de les stocker dans un entrepôt loué pour l’occasion. La mairie recommande également aux habitants de retirer les jardinières des balcons le temps du week-end.
Chez Interflora, les livraisons de pétales ont vite été abandonnées à cause d’un manque évident de rentabilité. La direction du groupe a donc décidé de signer un partenariat avec les livreurs Deliveroo. Le gérant de la boutique du vieux port nous explique : « on a réussi à négocier un bon prix avec les livreurs en leur expliquant qu’un pétale de rose était mille fois moins lourd qu’un tacos ou qu’une pizza. On est plutôt confiant sur le bon déroulement des livraisons même si on n’est pas à l’abri qu’une maman reçoive un kebab pour la fête des mères»
L’inflation risque également de perturber la fête des pères qui aura lieu le dimanche 15 juin. Afin de soulager le portefeuille des parents d’élèves, le ministre de l’éducation a demandé aux professeurs des écoles de remplacer la confection du traditionnel collier de nouilles par un pendentif coquillette.
