
Armes enrayées ? Manque de munitions ? Ou tout simplement attaques au couteau ? Les interrogations sont nombreuses suite au cessez le feu que semble observer depuis bientôt 15 jours le banditisme marseillais.
Si l’on pourrait penser que cette accalmie rassure les habitants, c’est plutôt l’effet inverse qui se produit comme en témoigne Hamza, 45 ans : « les règlements de compte font partie de notre quotidien. Ça peut paraître bizarre mais sans le bruit des armes à feu, je ne me sens plus en sécurité. »
Stéphanie Legrand, psychologue et enseignante à l’université Aix-Marseille, nous explique : « les coups de feu sont rentrés dans les us et coutumes de la ville. Un parisien ressentirait la même chose sans le bruit des klaxons ! Pour aider mes patients à trouver le sommeil, je leur prescris le visionnage de la scène finale de Scarface durant laquelle Al Pacino vide plusieurs chargeurs de mitraillette. Les premiers résultats sont encourageants. »
Du côté des dealers, c’est l’omerta qui règne. Cependant l’un d’entre eux a accepté de se confier : « le problème c’est que les minots veulent plus bosser ! Ils veulent être influenceurs sur tiktok et vendre du shit sur le darknet ! Moi à 14 ans j’avais déjà pris 2 balles dans l’épaule et une dans le genou ! Quand j’irai en prison, qui reprendra mon secteur ? Et ma retraite !? J’en ai assez mis de côté, je vais pas travailler jusqu’à 35 ans ! »
Alors que le calme inquiète certains, d’autres osent ressortir de chez eux comme les personnes âgées qui retournent au marché ou les fillettes qui jouent dans la rue à la corde à
sauter. « Ça me rappelle le retour des dauphins au large des calanques pendant le confinement » témoigne ému un passant.
Dans l’espoir de réveiller de vieux réflexes, les policiers de la bac devraient dans les prochains jours aller tirer des coups de feu et faire exploser des pétards dans les quartiers nord. Si toutefois l’essai n’était pas concluant, le maire demandera au ministère de l’intérieur d’envoyer une unité de la Brav-M dans les quartiers afin que tout rentre dans le désordre.